Pour s’amuser…

Comme le titre l’indique, nous avons pensé terminer les textes historiques sur une note humoristique. Certes lors de leur publication, certaines de ces informations n’avaient pas le sens comique ou original avec lequel nous les percevons aujourd’hui. Souvent un événement qui semblait majeur à une époque nous apparaît plus tard comme tout à fait mineur et nous nous amusons d’avoir pu adopter une attitude parfois loin de notre pensée actuelle… C’est dans cette optique qu’il faut saisir les notes
« historiques » de cette partie.

Au palais de justice, de drôles de causes…

1927
« Un homme est accusé d’avoir mordu sa femme et de lui avoir emporté la lèvre. Sentence: 4 mois et 2 jours de prison… ».

1945
« Ils entrent au palais en tremblant et en sortent en chantant ». Trente citoyens d’Amos sont accusés de possession de radios-récepteurs sans détenir de permis. Ils s’en tirent avec une bonne peur puisque leur avocat décèle un vice de forme et ils sont acquittés.

Amos, région agricole…

1931
Le ministre de l’Agriculture est pris à partie pour avoir sous-entendu qu’une bonne récolte en Abitibi équivaut à une récolte exceptionnelle au Québec. Il avait dit que « les récoltes de la province, à l’exception de l’Abitibi ou elles ne sont que bonnes, vont être exceptionnelles cette année ». En réplique, la Gazette du Nord décide d’offrir 10 $ au cultivateur qui enverra la plus belle gerbe de trois grains (blé, orge, avoine) à l’exposition de Québec.

1926
Ceux du secteur agricole savent que la région a toujours eu d’ardents défenseurs de ses qualités, particulièrement en M. France Brien, agronome pendant de nombreuses années. Passionné par son métier, M. Brien ne ménageait pas les longues conversations à ce sujet. C’est ainsi qu’en 1926, après avoir « classé » les volailles d’un citoyen il s’attarde à discuter tard dans la soirée. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’au départ il constata que de la fumée s’élevait à l’endroit où était sa voiture. Malheureusement, il n’en restait que les patins et le travail; le reste avait pris feu probablement à cause d’une étincelle venant de la cheminée.

Les histoires politiques…

1921
La Gazette publie: « À remarquer. Nous publions en page intérieure une annonce rédigée en faveur du gouvernement Meighen et du Parti national libéral-conservateur. Nous la publions, mais elle ne doit pas être considérée par nos lecteurs comme reflétant l’opinion politique de notre journal: ils connaissent nos idées politiques. Si c’était une annonce du Parti libéral, nous ne publierions pas cette remarque; hélas! Sa caisse n’est pas assez remplie pour se payer le luxe d’annonces dans les journaux. La Rédaction. ».

1929
H. Authier, député d’Abitibi, se prononce en Chambre contre le vote des femmes, donnant (et nous citons) « comme principale et pour ainsi dire seule raison que: les femmes de la province de Québec, l’immense majorité, ne demandent ni ne désirent le droit de voter… Pourquoi leur imposer une fonction, un devoir, une tâche, dont elles ne veulent pas… Leur royaume n’est pas de ce monde très imparfait de la politique où nous nous débattons, pauvres hommes ! Il est plus haut et meilleur ». M. Authier considérait que les femmes n’avaient qu’à user de leur influence auprès des hommes et le résultat serait le même.

1948
Parmi les partis politiques qui ont marqué notre histoire, tous se souviennent du Crédit Social mais certains ne connaissent peut-être pas ses débuts difficiles. En exemple, ce message dans la Gazette du Nord de 1948: « Communiqué de l’Évêché d’Amos … son Excellence Monseigneur… tient à faire savoir qu’Elle maintient sa décision formelle d’interdire l’accès des salles paroissiales aux assemblées créditistes dans les limites du Diocèse d’Amos ».

Les décisions municipales…

1927
La Ville adopte le règlement no 78 dit « de couvre-feu », stipulant que tout jeune de moins de 14 ans ne peut sortir après 9 heures du soir d’avril à septembre et de 7 h 30 d’octobre à mars et ce jusqu’à 5 heures a.m., sans être accompagné d’un adulte. « La cloche de la station (caserne des pompiers) sonnera cinq coups à l’heure du couvre-feu. Les contrevenants pourront être arrêtés et, si sans bonnes raisons, passibles d’amende maximum de 10 $ ou 15 jours de prison ». La cloche de la station, qui est mentionnée, est aujourd’hui exposée devant les bureaux du Service des incendies. Elle a pour nom « Anne-Marie de Nancy » car c’est à Nancy en France qu’elle fut fabriquée en 1913. Elle a sonné le couvre-feu jusqu’en 1961.

1931
Forcé d’opérer des économies, le conseil municipal diminue les salaires des chefs de police et des pompiers. Ces derniers démissionnent et les pompiers menacent de faire la grève. Le maire réplique en menaçant de démissionner plutôt que de céder aux pressions. (La Gazette du Nord ne donne malheureusement pas la suite).

Des moments de panique…

1938
La guerre est en vue. « Amos aura sa forteresse (…)  munie d’armes d’attaque et de défense et située au sud-est de la ville, dans une touffe de cyprès au flanc d’un coteau…les fonds sont déjà groupés… l’heure est aux armements et l’avenir est sombre mais nous serons prêts ».

1948
Au transmetteur de CHAD.  «… durant le quart d’heure de la détente (nom de l’émission de radio)… un bruit de friture accentué dura quelques secondes … l’opératrice en chef, Mlle Jacqueline Guillemette se rendit sur les lieux et, à travers la porte vitrée du transmetteur, elle aperçut une souris au poil roussi, accroché à l’un des fils de raccordement entre deux lampes et proprement électrocutée…».

Du vrai sport…

1943
Amos est représentée dans la ligue régionale de hockey par un club nommé  « Victoire » qui … perd tous ses matchs. L’année suivante le « Amos » gagne toutes ses parties.

1950
Val d’Or bat Amos 8-3 au hockey. Le journaliste J.J. Martel d’Amos fait porter le blâme de la défaite sur l’arbitre d’Avignon qui aurait frappé un joueur. La semaine suivante, A.J., journaliste de Val d’Or, réplique que des joueurs des Castors auraient dû être suspendus et que les spectateurs amossois manquent de civisme (ont lancé des bouteilles et bouts de bois) et invite Martel à ne pas les encourager. Les répliques se poursuivent quelques semaines mais… finissent en queue de poisson.

1946
Avril. « Du ski en costume de bain ». Après la tempête du 25 mars, la région connaît une température idéale. Trois fervents du ski : Ivanhoë Frigon, Richard Provencher, et Charles-E. Hudon font du ski en costume de bain pendant plusieurs heures le Vendredi saint (4 avril) sur la piste avoisinant le cimetière.

1947
Antonio Bourgeois et René Legault (forgeron) abattent le plus gros orignal jamais vu en Abitibi: 1600 livres. Le record tient-il toujours ?

1941
Alors qu’aujourd’hui tant de personnes sont au régime amaigrissant, en 1941, une colonie de vacances, sous la surveillance de garde Marguerite Turgeon de l’Unité Sanitaire, est organisée à La Ferme. Cette colonie « accueille des enfants chétifs dans le but de leur permettre de recevoir un traitement de culture physique et d’alimentation propre à refaire leurs forces plutôt débiles…».

Mère nature nous joue des tours…

1925
Mars. L’Abitibi se ressent pendant trois secondes de la secousse sismique du bas du Québec.

1930
Juillet. Ouragan: bris aux lignes de téléphone et télégraphe, enseignes et morceaux de toits arrachés, un châssis double traverse la ville du nord au sud et le grand convoyeur de bois de la Compagnie Blais est démoli.

1932
Janvier. Presque plus de neige, un jeune attrape un papillon, certains labourent et on cueille des pissenlits à St-Félix.

1944
Avril. Un aérolithe tombe sur la 10e Avenue.

1947
Mars. La Grande tempête. Le 29 mars, une foule de 500 personnes se masse à la gare pour accueillir le train perdu du C.N. … Il était enseveli dans les neiges de Barraute depuis quatre jours.

De bonnes cuisinières…

1934
Concours de cuisson Robin Hood à la salle municipale. La gagnante pour le meilleur pain, Mme Ovide Gagnon de Launay, reçoit 20 $. La gagnante pour le meilleur gâteau, Marguerite Bigué, reçoit 10 $.