compilation par Pierrette Blais

Fondation de la Ville : 3 janvier 1914
Charte du statut de ville : 3 avril 1925

Directeurs généraux  (ce poste existe depuis 1975)

• Camille Marcotte (1975-1977)
• André Brunet (1977-1985)
• André Talbot (1986-1989)
• Réal Bordeleau (1989-1999)
• Guy Nolet (1999 – )

LES HÔTELS DE VILLE D’AMOS

Lorsque en 1913 les propriétaires du village se réunissent pour demander l’érection de la municipalité, ils se rencontrent à la maison de Josaphat Lefebvre sur la rue Principale. De cette date jusqu’au début des années 1930, le Conseil municipal siège dans des salles publiques (chapelle-école, salle paroissiale, salle des Chevaliers de Colomb, salle A.A. Drouin, hôtels) ou au bureau du secrétaire qui, la plupart du temps, déménage suivant la personne en poste.

1er Hôtel de ville, sur la 3e Avenue Est, de 1931 à 1942.
SHA – Fonds École des Arts et métiers

C’est à l’assemblée du 1er juin 1931 que le Conseil vote la construction d’une salle municipale sur la ½ est du bloc 21, c’est-à-dire sur la 3e Avenue Est, 2e voisin du premier Palais de justice. Les 3000 $ nécessaires à la construction proviennent d’une subvention. Le Conseil y siège pour la première fois le 5 août 1931.

Dix ans plus tard, la Corporation accepte une proposition de Mgr J.A. Desmarais qui désire acquérir l’hôtel de ville pour y établir l’école des Arts et métiers. Les parties s’entendent pour procéder à un échange dans lequel la Ville obtient un édifice de la Corporation du Collège d’Amos situé sur la 1re Avenue Ouest, face à la caserne des pompiers et voisin de l’hôtel Parfait. Le Conseil y emménage à l’automne 1942.

2e Hôtel de ville, sur la 1re Avenue Ouest, de 1942 à 1953 (indiqué par une flèche au dessus de l’édifice).
SHA – Fonds Studio Morasse / H. Dudemaine

3eHdeV

3e Hôtel de ville, sur la 1re Rue Est, de 1953 à 1977.
SHA – Fonds Paul Édouard Lavoie

Une autre décennie s’écoule avant qu’il soit question de changement. Lors de l’assemblée du 28 janvier 1952, le Conseil adopte le règlement 234 autorisant une dépense de 50 000$ pour la construction d’un nouvel hôtel de ville. L’édifice, situé sur la 1re Rue Est, à l’angle de la 3e Avenue Est, est terminé en mars 1953.

C’est en mai 1973 que la Ville achète, de la Commission scolaire régionale Harricana, l’École des Arts et métiers construite en 1956. La Ville ne pourra cependant prendre possession des lieux que lorsque la construction de la future polyvalente sera terminée et que l’école des métiers y sera déménagée. Le 16 août 1976, le Conseil adopte le règlement d’emprunt A-65 de 466 000$ pour le réaménagement de l’édifice. L’hôtel de ville, quatrième de l’histoire d’Amos, est inauguré officiellement le 23 septembre 1977.

4eHdeV

Hôtel de ville actuel, inauguré le 23 septembre 1977.
SHA – Collection Société d’histoire d’Amos

Texte tiré de « Si Amos m’était contée » publié dans un cahier spécial de L’Écho abitibien en mai 1998.

Un peu d’histoire

François Langelier, lieutenant-gouverneur du Québec, proclame officiellement l’érection de la municipalité du village d’Amos le 3 janvier 1914. Le nom du village est choisi en l’honneur de Alice Amos, épouse de Lomer Gouin alors premier ministre du Québec.

Les territoires du Nord-Ouest, dont faisait partie l’Abitibi, étaient la propriété de la Compagnie de la Baie d’Hudson; ils sont achetés par le Canada en 1869. Le territoire abitibien est annexé à la province de Québec par une loi fédérale adoptée officiellement le 13 juin 1898.

En 1906, Henry O’Sullivan explore les bords de l’Harricana mais ce n’est qu’en 1908 qu’on voit des camps sur les rives de la rivière, à la hauteur des rapides. Il s’agit des camps d’approvisionnement des employés travaillant à la construction du chemin de fer Transcontinental. En 1910, le ministère des Terres et forêts procède à la classification des lots.

C’est en octobre de la même année qu’arrive la première famille à Amos, celle de Ernest et Albertine Turcotte avec leurs enfants Armand (5 ans), Rose (3 ans), Aline (2 ans) et Ivanhoë (9 mois). Ils sont accompagnés de Joseph Turcotte et de son épouse Bernadette Thomas.

Le 14 octobre 1911, l’abbé Ivanhoë Caron, missionnaire-colonisateur, et Mgr Élie Latulipe, vicaire apostolique du Témiscamingue, viennent dans la région pour déterminer le site des futurs centres de colonisation. Ils en situent un «à l’endroit même où le Transcontinental traverse la rivière Harricana».

La famille Turcotte en 1911 à Amos.

La famille Turcotte en 1911 à Amos.

Portrait d’Hector Authier. Photo tirée de l’ouvrage Nos figures dominantes de l’Ouest québébois (Joseph Duguay), p. 34.

Portrait d’Hector Authier. Photo tirée de l’ouvrage Nos figures dominantes de l’Ouest québébois (Joseph Duguay), p. 34.

Le 12 avril de l’année suivante, l’abbé Caron revient avec un groupe d’ouvriers. Il est accompagné de Hector Authier, nommé agent des terres. Le 7 juin 1912, l’abbé Caron amène le premier groupe de colons; ils sont une vingtaine.

En septembre, Mgr Latulipe désigne l’abbé J.O.V. Dudemaine pour les missions dans la région. Il le nomme curé de la mission Sainte-Thérèse le 23 août 1913 et l’abbé Dudemaine prend possession de sa cure le 10 septembre.

Le 23 novembre 1913, les propriétaires décident de présenter les requêtes officielles pour que le village soit érigé en municipalité civile et scolaire. Il compte alors 241 âmes et est généralement désigné sous le nom de « Harricanaw ».

François Langelier, lieutenant-gouverneur du Québec, proclame officiellement l’érection de la municipalité du village d’Amos le 3 janvier 1914. Le nom du village est choisi en l’honneur de Alice Amos, épouse de Lomer Gouin alors premier ministre du Québec.

Premier conseil municipal

Les premières élections ont lieu le 16 mars 1914. Sont élus : Hector Authier, Pascal Fortier, Télesphore Fraser, Charles-Édouard Marchand, Joseph Turcotte, Raoul Arcand et Déméré Jobidon. Le lendemain Hector Authier est choisi maire.

La Ville d’Amos

La charte, donnant le statut de ville à la municipalité d’Amos, est sanctionnée le 3 avril 1925.

En janvier 1974, Amos-Ouest se fusionne à Amos. Cette municipalité avait été fondée en 1917 sous le nom de « Municipalité de la partie ouest des cantons unis de Figuery et Dalquier » puis de Amos-Ouest en 1949. Joseph Derouin fut le premier à y occuper le poste de maire alors que le dernier fut Laurier St-Laurent.

En janvier 1987, c’est au tour d’Amos-Est de se fusionner à Amos. Cette municipalité avait été fondée en 1918 sous le nom de « Municipalité de la partie est des cantons Figuery et Dalquier », devenue Amos-Est en 1950. Son premier maire fut J.Dollard Trudel et le dernier, Victorien Ébacher.

Armoiries

En 1938, année du 25e anniversaire de l’Abitibi, la Ville adresse une lettre au notaire Victor Morin de Montréal pour commander des armoiries. Ce dernier accepte et les guide en précisant que «les plus belles armoiries sont les plus simples». Le conseil opte pour trois éléments qu’il juge représentatifs pour la région d’Amos : une charrue pour l’agriculture, une hache pour la colonisation et un pic pour les mines. Quant aux couleurs, le vert représente le champ, l’or, la richesse. Les côtés de l’écu sont bordés de deux branches d’érable. La devise proposée est « Opes in solo », c’est-à-dire « Mon sol est rempli de richesses ». Les armoiries, exécutées par l’artiste Roland Morin pour la somme de 25 $, sont acceptées au conseil du 11 juin. Elles sont livrées en juillet 1938.

Armoirie d'Amos

Armoirie d’Amos : « Opes in solo » / « Mon sol est rempli de richesses ». Courtoisie Ville d’Amos.

Logo de la Ville d’Amos. Courtoisie Ville d’Amos.

Cinquante ans plus tard, en 1988, la Ville juge opportun de moderniser son identification visuelle et opte pour un logo proposé par le Groupe PAT. C’est le logo actuel de la Ville. Les flèches convergeant vers un même point symbolisent la centralité, les espaces entre les flèches représentent les routes arrivant à Amos, la forme en étoile exprime le rayonnement de la ville et son dynamisme, la division en miroir agit comme un reflet de la partie supérieure dans l’eau; la forme des éléments rappelle les lettres V et A, et la couleur verte reprend la dominante des armoiries qui sont maintenant réservées aux manifestations officielles et au papier du bureau du maire.

Les services

Transport ferroviaire

1912
Un premier train amenant des colons arrive à Amos, venant de Cochrane en Ontario.

Le pont de fer en 1913. SHA - Fonds Pierre Trudelle

Le pont de fer en 1913. SHA – Fonds Pierre Trudelle

1912
Construction du pont de fer.

1913, 17 novembre 
La voie ferrée est reliée de l’ouest à l’est.

La gare en 1913. SHA - Coll. Société d'histoire d'Amos

La gare en 1913. SHA – Coll. Société d’histoire d’Amos

1913
Construction de la première gare d’Amos. Louis-Philippe Massicotte est le chef de gare.

1914, novembre 
Le ministre des Chemins de fer annonce que le service sera interrompu pendant l’hiver. Malgré les vives réactions et les démarches, le service ne sera rétabli qu’au printemps 1915.

1924
La Chambre de Commerce de l’Abitibi demande l’établissement d’un train quotidien avec service de « malle ».

1925 
Création officielle de la Corporation Abitibi Southern Railway Compagny, formée de gens d’affaires de l’extérieur de la région et de T.A. Lalonde et Ivanhoë Frigon d’Amos.

1925
La Chambre de Commerce de l’Abitibi demande du personnel de train parlant français.

1928
Construction d’une voie d’évitement au sud de la voie principale. Ce développement vers la rivière aide le transport d’équipement aux mines.

1943
Nouveau service: six départs par semaine.

La vieille gare est démolie en 1969. Reconstruite sur le même site, la nouvelle gare est inaugurée le 2 décembre. Vendue à la Ville d’Amos en 1989, elle est rénovée et abrite les bureaux de l’Office des Congrès et du Tourisme puis ceux d’autres organismes.

Les routes

La première route abitibienne fut le Chemin Allard-Devlin. Commencée en 1912, cette route longe le Transcontinental, de la frontière ontarienne jusqu’à Senneterre. Elle est terminée au début des années 1920.

1922, 3 octobre 
Léonidas Boisvert et Jules Lavigne de La Sarre sont les premiers à faire le trajet La Sarre – Amos en auto. Ils sont à bord d’une Ford.

1922
Hector Authier demande une route carrossable entre l’Abitibi et Montréal.

1928, juillet 
Inauguration du chemin Perreault, reliant Amos au Nord- Témiscamingue (via Rivière-Héva).

1929
Trajet pour venir de Montréal à Amos: Montréal – Ottawa – Pembrooke – North Bay – Témiscamingue Nord – Rouyn – Macamic – Amos.

Un groupe devant un camion chargé de bois près de l'édifice administratif de la voirie, vers 1945. SHA - Fonds Jean-Jacques Martel

Un groupe devant un camion chargé de bois près de l’édifice administratif de la voirie, vers 1945. SHA – Fonds Jean-Jacques Martel

Années 1930
On demande des routes reliant Amos aux mines.

1932, janvier
T.A. Lalonde et Antonio Lafleur sont les premiers à faire le voyage Montréal – Amos en auto en hiver.

1934, mai 
La Compagnie d’Autobus de l’Abitibi commence son service entre Rouyn, Amos et les villages de l’Abitibi.

1936
Ouverture de la route Amos – Val d’Or.

1939, août 
Inauguration de la route Abitibi – Mont-Laurier.

Le « pont de la ville »

Le bac passeur reliant les deux rives en 1914. SHA - Fonds Pierre Trudelle.

Le bac passeur reliant les deux rives en 1914. SHA – Fonds Pierre Trudelle.

Inauguration du pont Desmarais en 1939. On y voit à droite le pont couvert de bois, servant alors de pont temporaire. SHA - Coll. Société d'histoire d'Amos.

Inauguration du pont Desmarais en 1939. On y voit à droite le pont couvert de bois, servant alors de pont temporaire. SHA – Coll. Société d’histoire d’Amos.

Jusqu’en 1919, un traversier amène les gens d’une rive à l’autre de l’Harricana. Le 27 avril 1914, le conseil de village octroit à P. Gauvin le premier contrat officiel pour la traverse.

1919
Le pont couvert est terminé (pont de bois de 300 pieds).

1939
Construction d’un nouveau pont par Simard & Frères. Le pont couvert est démoli.

1939, 13 août 
Inauguration du pont, baptisé Pont Mgr Desmarais.

1975
Construction du pont Édouard-Paré.

Les trottoirs et les rues

1914
Le conseil de village emprunte 500 $ pour la construction de trottoirs de bois.

1927
D. Jobidon est autorisé à installer des lumières dans chaque rue habitée.

1946
On pose des lampadaires dans les rues.

1947
Les trottoirs de ciment sont finis.

1948
Référendum pour le pavage des rues: 231 voix pour, 16 contre.

1949
Ouverture de la rue Principale Sud « depuis une semaine les automobilistes traversent les voies du C.N.R…».

1949
« La ville entreprendra bientôt les travaux nécessaires pour changer l’entrée de la ville par le prolongement de la rue Principale Sud.»

Transport aérien

Les hydravions de la General Airways au quai du gouvernement sur le bord de l'Harricana dans les années 1930. SHA - Fonds Martin Trudel

Les hydravions de la General Airways au quai du gouvernement sur le bord de l’Harricana dans les années 1930. SHA – Fonds Martin Trudel

1928, août
Établissement d’un service par la General Airways Ltd. Lors d’une visite en 1929, le président de la compagnie déclare qu’Amos « est appelée à devenir un centre d’aviation important vu son site et sa topographie ».

1933, mars
Nouvelle compagnie d’aviation : Northern Air Transport.

1946
Un hélicoptère survole Amos et fait sortir bien des curieux.

Téléphone

Opératrices de téléphone, vers 1950 à Amos. SHA - Fonds Gaston Rouleau

Opératrices de téléphone, vers 1950 à Amos. SHA – Fonds Gaston Rouleau

Les premières lignes sont installées en 1919 par la Compagnie de téléphone de l’Abitibi. Son « standard » est logé au premier étage du magasin J.P. Bourgeois.

1932
La compagnie est vendue à Northen Telephone Company qui déménage de standard au premier étage de l’édifice voisin. Elle s’engage à implanter les lignes avec Noranda et Rouyn et à déménager les poteaux dans les ruelles. Par la suite, le standard sera situé sur la rue Principale (1946-1964) puis sur la 3e Avenue Est.

Électricité

Le moulin près des rapides (avant 1962). SHA - Coll. Société d'histoire d'Amos

Le moulin près des rapides (avant 1962). SHA – Coll. Société d’histoire d’Amos

1925
Émery Sicard construit un « moulin » pour fournir l’électricité au village.

1926
La Compagnie d’Aqueduc et de Pouvoir d’Amos termine ses installations électriques pour Noël. Émery Sicard vend son « moulin » qui devient meunerie (1927-1928). La meunerie servira ensuite d’entrepôt pour être abandonnée puis démolie en 1974.

1927
Le contrat d’électricité pour la ville est donné à la Compagnie Municipal Service Corporation. La Compagnie d’Aqueduc et Pouvoir avait donné un si mauvais service que l’affaire se termine en cour.

1933
Le service est maintenant assuré par la City Gaz & Electric Corporation Ltd.

1948
La Ville décide par référendum de se porter acquéreur de la City Gaz et de produire, vendre et distribuer l’électricité.

Services d’incendie

Les pompiers d'Amos sur la 1re Avenue dans les années 1920. SHA - Coll. Société d'histoire d'Amos

Les pompiers d’Amos sur la 1re Avenue dans les années 1920. SHA – Coll. Société d’histoire d’Amos

La construction de la caserne est terminée en 1921 (en face de la Banque Nationale). Le premier chef de la brigade est Déméré Jobidon.

1921, juillet
Première sortie des pompiers, ils combattent alors l’incendie du yacht de Pierre Beauchemin.

1979
Démolition de la caserne. L’ancienne cloche, baptisée Anne-Marie de Nancy, existe toujours et peut être admirée devant la caserne actuelle (15e Avenue Est).

Poste

005122-01 Le bureau de poste d'Amos, probablement en 1949. SHA - Coll. Société d'histoire d'Amos

Le bureau de poste d’Amos, probablement en 1949. SHA – Coll. Société d’histoire d’Amos

1912, 15 mai
Arrivée de A.A. Drouin, premier maître de poste. Le bureau de poste est installé dans son magasin jusqu’en 1938.

1926
Établissement du service postal quotidien.

1938
Construction du bureau de poste actuel, inauguré en décembre.

1949
On installe six boîtes à lettres dans différents endroits de la ville pour améliorer le service.

Écoles

L'école Ste-Thérèse dans les années 1930. SHA - Fonds Paul-Édouard Lavoie

L’école Ste-Thérèse dans les années 1930. SHA – Fonds Paul-Édouard Lavoie

Le couvent Ste-Thérèse (1921) 
Situé au coin 2e Avenue Est et 1re Rue Est, c’était l’école des filles. Suite à la construction de l’école Ste-Thérèse en face en 1953, les frères du Patronage St-Vincent-de-Paul convertissent l’immeuble en maison de pension jusqu’à leur déménagement dans leur propre école. Après avoir vu naître les premiers terrains de jeux, l’ancien couvent Ste-Thérèse est démoli pour faire place à l’école Notre-Dame en 1962 puis au locaux de l’UQAT en 2003.

L’école des garçons (1926)
Situé à l’emplacement actuel de la M.R.C., Les Clercs St-Viateur en prennent la responsabilité à leur arrivée en 1935. Elle est démolie en 1950 et les classes sont déménagées dans la nouvelle école St-Viateur sur la 4e Avenue Est.

L’école Christ-Roi
La première école Christ-Roi a été construite en 1930. Ce bâtiment fut vendu et déménagé pour faire place à la construction de l’école actuelle en 1949. Elle fut agrandie en 1959.

Le collège d'Amos en 1942. SHA - Fonds Société historique d'Amos

Le collège d’Amos en 1942. SHA – Fonds Société historique d’Amos

Le Collège 
L’organisation des classes remonte à 1940. À cette époque, les élèves sont dispersés à travers différents locaux de la ville. La corporation du Collège achète alors les édifices du dentiste Picotte et l’hôtel Blais, situés sur la rue Principale, coin 2e Avenue Est, et entreprend de les relier par une aile neuve à l’arrière. Les nouveaux locaux,
« entièrement à l’épreuve du feu », sont bénis le 21 avril 1942. L’édifice est vendu au gouvernement en 1957 pour y loger l’École Normale Mgr Desmarais. Elle est détruite par un incendie le 6 novembre 1961. La bibliothèque municipale est construite sur ce site en 1968 et y demeure jusqu’en 1994.

L'École normale Assomption en 1967. SHA - Fonds Chambre de commerce d'Amos

L’École normale Assomption en 1967. SHA – Fonds Chambre de commerce d’Amos

L’École normale Assomption
Connue aujourd’hui sous le nom de Pavillon des Rapides, elle a été inaugurée en 1941 et abritait l’École Normale des filles, l’Institut familial et le Pensionnat Ste-Marie. Depuis 1971, elle appartient à la Commission Scolaire Harricana.

Le Séminaire
Construit en 1950, c’est aujourd’hui l’école La Calypso.

L’École des arts et métiers
Construite en 1956, elle est devenue Hôtel de Ville en 1976.

Le Patro St-Joseph
Sous la responsabilité du Patronage St-Vincent-de-Paul, il était situé face à la 13e Avenue Est, à la hauteur de la rue Allard. Un incendie le ravage le 5 avril 1965.

Les autres écoles datent pour la plupart d’après les années 1960.

Services de santé

1914
Arrivée du premier médecin, le docteur André Bigué.

1923
Création du district sanitaire de l’Abitibi. Le Dr Théo St-Martin ouvre le bureau d’hygiène à Amos.

1927
Ouverture de l’hôpital privé des docteurs Ranger et Leroy, situé sur la 2e Avenue Est. La General Airways offre gratuitement un service de transport aérien pour les cas de maladie grave.

L'hôpital Ste-Thérèse d'Amos dans les années 1930. SHA - Fonds Studio Morasse / H. Dudemaine

L’hôpital d’Amos dans les années 1930. SHA – Fonds Studio Morasse / H. Dudemaine

1930
Construction de l’hôpital Ste-Thérèse, le premier de la région. Sous la responsabilité des Sœurs Grises de Nicolet, il est ouvert le 14 mai 1930. La supérieure est Sr Normand. L’hôpital est béni le 11 août 1930 par Mgr Rhéaume.

1933
Fondation des Dames Patronnesses de l’hôpital dont Mme David Gourd est la première présidente. Elles dotent l’hôpital d’un ascenseur en 1935. L’hôpital Ste-Thérèse est aujourd’hui le Centre d’accueil Normand.

Entre 1933-1939
Ouverture de l’Unité Sanitaire.

1949, 30 octobre
Inauguration officielle de l’Hôtel-Dieu d’Amos, présidée par Mgr Desmarais. La dernière patiente de l’hôpital Ste-Thérèse fut la première de l’Hôtel-Dieu, c’était une fillette de 4 ans, Pierrette Viens de La Corne.

Justice

Le palais de justice à Amos en 1926. SHA - Coll. SHA

Le palais de justice à Amos en 1926. SHA – Coll. SHA

1922
Création du district judiciaire de l’Abitibi. Construction du Palais de Justice et ouverture du bureau d’enregistrement. J. Ulric Dumont est nommé shérif.

1923
Première affaire criminelle : un homme est accusé du meurtre d’un trappeur. Il est acquitté.

1923
Ferdinand Lafleur est nommé grand constable du district.

1930
Mgr Rhéaume accepte que le curé Dudemaine dise une messe pascale à la prison (le 2 avril).

1932
Première sentence de pendaison dans le district : un homme de Noranda est accusé de meurtre.

1939
Construction d’une nouvelle prison au nord du Palais de Justice. Le Palais de justice est agrandi.

1941
Déméré Jobidon, premier policier d’Amos, est nommé chef de police.

1977
Déménagement des services dans de nouveaux édifices

VIE POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE

Les élus municipaux

Maires de l’époque du village

Hector Authier: 1914-1918
David Gourd: 1918-1921
Joseph Grenier: 1921-1923
T.A. Lalonde: 1923-septembre1925

14 septembre 1925
Premières élections de la Ville d’Amos. T.A. Lalonde est élu maire par 175 voix contre 154 pour Anaclet Habel.
Les échevins sont:
quartier #1 (ouest): L.A. Ladouceur et Willie Goyette
quartier #2 (centre): Jos. O. Germain et Adrien Allard
quartier #3 (est): F. Bisonnette et Dollard Gagnon.

Nos représentants à Québec (1923-1950)

Hector Authier, Libéral: 1923-1927, 1927-1931, 1931-1936
(ministre de la Colonisation en 1936).
Émile Lesage, Union Nationale: 1936-1939
Félix Allard, Libéral: 1939-1944
Henri Drouin, Libéral: 1944-1948
Jacques Miquelon, Union Nationale: 1948-1952.

 

Maires de la ville

T.A. Lalonde: septembre 1925-1928
J.O. Germain: 1928-1929
J.-Émile Montambault: 1929-1931
Julien Beaudry: 1931-1934
G.A. Brunet: 1934-1935, 1935-1937, 1937-1939, 1943-1945,
1945-1947
Fridolin Simard: 1939-1941, 1941-1943 et 1947 à 1957

À partir de 1957 se succèderont: G.A. Brunet, Gérard Magny, J.-H. Boutin, Laurier St-Laurent, Marcel Lesyk, Jean-Paul Veilleux, André Brunet, Murielle Angers-Turpin et Ulrick Chérubin.

Nos représentants à Ottawa (1917-1950)

Frank Cahill, Libéral: 1917-1921, 1921-1926, 1926-1930
Charles Bellec, Conservateur: 1930-1935
Frank Blais, Libéral: 1935-1940
Hector Authier, Libéral: 1940-1945
David Gourd, Libéral: 1945-1949, 1949-1953.

L’économie

Le développement d’Amos a reposé pendant ses premières années sur trois secteurs principaux: la construction du chemin de fer, l’industrie du bois et la navigation. L’agriculture, la construction de routes, le commerce et les services complétaient la base de l’économie.

L’industrie du bois

En 1913, la première scierie ouvre ses portes. Elle est située sur la rive est des rapides et appartient à Napoléon Paquette qui la vend à Frank Blais en 1914. S’ajouteront à celle-ci au fil des ans la scierie Massicotte et Marchand (Compagnie des Bois du Nord) rachetée par P. Beauchemin & Fils, les scieries Sicard et Carrière et d’autres entreprises plus petites.

L’industrie se développe rapidement pour être très florissante jusqu’en 1920. Les productions principales sont le bois de pulpe, la planche et les dormants (un dormant est la bille de bois placée entre les rails de chemin de fer).

À l’hiver 1917, il se coupe dans la région 20 millions de pieds de bois de pulpe et 150 000 dormants. Cependant dès 1919, on voit surgir le problème qui marquera à l’industrie pendant de nombreuses années, soit celui du transport et surtout du coût de transport. Il ne faut pas oublier que si la rivière permet d’acheminer le bois à certains moulins, son exportation hors de la région est dépendante des services ferroviaires. L’année 1919 marque le début de nombreuses démarches pour faire réduire le coût du transport du bois.

En 1920, un autre rêve prend naissance: l’établissement d’une papeterie dans la région. Déjà à cette époque on voit dans ce projet le moyen de rentabiliser l’industrie. Malheureusement, ce rêve ne sera réalisé que beaucoup plus tard.

Au cours des années 1920, l’industrie éprouve de sérieuses difficultés. En 1921, les propriétaires de moulins proposent de diminuer les salaires des ouvriers en leur offrant d’autres compensations et invitent les marchands à baisser leurs prix. Les marchands répliquent que c’est déjà fait et suggèrent que les moulins baissent le prix du bois afin de relancer la construction. Cette situation difficile dans l’industrie ralentit la colonisation.

En 1922, une délégation de l’Abitibi se rend à Ottawa revendiquer une baisse du prix du transport. L’année 1923, amène une certaine reprise mais c’est alors la rareté des wagons d’expédition du bois qui cause des problèmes.

Malheureusement la situation n’ira pas en s’améliorant et la crise économique du début des années 1930 se répercute dans le secteur. Les principaux acheteurs de bois dans la région, Frank Byrne de Québec et l’Abitibi Paper & Co de Iroquois Falls, diminuent leurs achats. Hector Authier tente d’attirer d’autres compagnies et de limiter le chômage que la situation entraîne. En juin 1930, le gouvernement accorde une diminution des droits de coupe et les énergies se concentrent dans les démarches auprès de la Commission des Chemins de fer du Canada pour tenter toujours d’obtenir une baisse du coût du transport.

À l’été 1930, les plus gros moulins sont fermés. La situation empire à l’automne 1931: le marché est extrêmement mauvais et le transport du bois à papier vers les États-Unis doit être payé par le vendeur en argent américain, ce qui n’aide personne.

En 1932, la scierie Blais est acculée à la faillite mais le conseil municipal décide de lui louer ses anciennes propriétés afin d’encourager l’industrie.

Des 70 millions de pieds de bois coupés en 1929, on passe à 55 en 1930, 35 en 1931 et on espère une coupe de 20 millions de pieds pour 1932. En novembre de la même année, seules les compagnies Blais et Carrière coupent encore du bois.

Des premières scieries de notre ville, seule la scierie Carrière traversera ces années; la scierie Beauchemin est détruite en partie lors d’un incendie le 28 août 1933 et ses terrains sont rachetés par Carrière Lumber. La scierie d’Émery Sicard brûle aussi en 1935 alors qu’elle n’était plus en opération depuis quelques années. La scierie Blais sera démolie et la ville, propriétaire des terrains, en cédera une partie pour la construction de l’École Assomption (Pavillon des Rapides) en 1940.

Il reste encore aujourd’hui des immeubles qui servaient à ces entreprises: le garage Soma abritait les bureaux de Carrière Lumber, la maison à sa gauche était une dépendance du moulin Beauchemin et sur la 5e Avenue Ouest au no 51 ainsi que dans la ruelle Blais au no 65 se dressent toujours l’ancienne résidence de Frank Blais et un dépendance.

La région d’Amos devra attendre une longue période avant de voir se réorganiser son industrie du bois.

Les mines et la navigation

Certains se demanderont pourquoi associer mines et navigation. La raison principale est que pour Amos, c’est surtout par la navigation que la ville se ressentit du développement minier. En effet, même si Maurice Bénard fait allusion en 1914 à la mine de cuivre de Joseph Tremblay au sud-est d’Amos et à une autre à trois milles au nord de la ville, il y eut très peu d’exploitation minière autour de notre ville malgré toute la prospection qui s’y fit.

Par contre, notre situation géographique et administrative faisait d’Amos une plaque tournante des activités, obligeant nombre de prospecteurs et de compagnies à passer chez nous. À la fin des années 1920, l’Harricana était devenue le moyen principal d’amener le matériel jusqu’aux mines et le service se maintiendra jusqu’à la construction des routes et l’ouverture des villes minières.

La rivière, avant d’être « la route minière », était la route des résidents de St-Mathieu et de La Motte qui l’employaient pour faire leurs « courses » à Amos. Par la suite l’amélioration apportée par le dragage permit d’organiser des services structurés. Voici quelques dates et noms qui ont marqué la navigation.

1919 : la Cie de navigation d’Amos de M. House entre en opération.

1920 : lancement du bateau dragueur muni d’une pelle qui dépose la glaise du fond de la rivière sur les berges ou sur les chalands.

1922 : Maurice Bénard établit un service de navigation aux mines.

1928 : beaucoup d’emplois créés par le transport aux mines allant jusqu’à 200 000 livres par jour.

1936 : ouverture de la route Amos – Val d’Or, déclin de la navigation.

Les bateaux les plus connus

Le S.S. Siscoe du capitaine Irénée Yergeau, construit à Amos est lancé en 1929. Il navigue 9 ans jusqu’à la mine Siscoe avant de devenir restaurant puis poulailler et finalement être démoli. Le S.S. Sullivan, propriété de MM. Beauchemin et Martel, lancé en 1935, approvisionnait la mine Sullivan. Il devint un restaurant à Rivière-Héva avant de venir couler à Amos où il se trouve toujours, voisinant le St-Louis, coulé en 1927 avec ses 165 caisses de dynamite.

Des entreprises originales

1926
Création de la compagnie La Renardière d’Amos, propriété de Bouchard & frères. Cette compagnie faisait l’élevage des renards argentés et croisés. En 1928, elle comptait 23 couples de renards.

1928
On organise le commerce des bleuets.

1933
Annonce de l’ouverture d’un commerce en gros de fruits et légumes: Abitibi Fruits and Vegetables Ltd. Cette entreprise se promet d’acheter les produits des agriculteurs de la région et de les revendre dans les mines et autres villes.

1946
L’usine « La Chaussure du Nord Ltée » est en construction sur la ferme Marchildon entre la propriété de Charles-Auguste Blanchette et la station de transmission C.H.A.D.

En 1946, on annonce aussi : « Souscrivez au progrès, achetez des actions de la Filature ». La Filature ouvre ses portes le 1er avril 1946 et elle avantage les cultivateurs de la région puisqu’on y traite, carde et file leur laine dans un court délai. En 1949, elle est agrandie et on ajoute deux résidences pour les employés. La Filature opère quelques années puis elle sert pour d’autres activités. Aujourd’hui, après bien des rénovations, l’édifice est devenu le Club 542, salle de quilles de la 10e Avenue Ouest.

Le palais de justice à Amos en 1926. SHA - Coll. SHA

Amos Chinchillas Inc : La Gazette du Nord du 29 octobre 1948 annonce la bénédiction du Ranch de Chinchillas. Ce nouvel élevage durera jusqu’en 1957, alors que l’édifice est vendu aux Clercs St-Viateur pour devenir la Librairie Querbes.